Pendant que nous profitons de notre journée de congé pour nous rafraîchir à la plage ou à la montagne, et préparer les grillades pour célébrer notre fête nationale, d’autres ont moins de chance et commencent même à être passablement inquiets pour leur sécurité et la stabilité des Balkans. Voyons plutôt.
Depuis 1999, la Suisse maintient un contingent de promotion de la paix au Kosovo. Appelé Swisscoy (Swiss company), cet engagement s’effectue dans le cadre de la mission internationale de l’OTAN, appelé KFOR (Kosovo Force). Forte de 195 militaires, cette unité a pour objectif d’éviter de voir les relations entre le Kosovo et la Serbie se dégrader, tout en améliorant la situation des Kosovars. Pour ce faire, la Swisscoy effectue diverses tâches, comme du déminage, du transport aérien à l’aide d’un hélicoptère Super Puma, la construction de routes, l’entretien des véhicules pour d’autres unités de la KFOR ou encore de la récolte de renseignements.
Depuis quelques mois cependant, la situation n’a cessé de se dégrader. En effet, la libre-circulation entre les deux pays a été entravée par des mesures administratives, ce qui a provoqué d’importantes tensions, la Serbie ayant même partiellement mobilisé ses troupes en septembre dernier. En outre, la position de la Serbie au sujet du conflit ukrainien place ce pays dans une situation diplomatique compliquée, Belgrade est la seule capitale européenne, avec Minsk, à ne pas avoir sanctionné l’invasion russe. Il est vrai que le Kremlin et la Serbie entretiennent des liens particulièrement forts et que le pays compte une forte proportion d’orthodoxes. Le Kosovo n’est d’ailleurs pas le seul pays avec qui la Serbe entretient des relations difficiles. En effet, en début d’année, l’EUFOR Althea (force de l’union européenne en Bosnie-Herzégovine) a été renforcée de 500 militaires.
Ces derniers jours, des tensions se sont à nouveau fait ressentir au nord du Kosovo, le gouvernement de ce pays ayant décidé d’introduire une obligation pour les personnes disposant de papiers d’identité serbes de disposer d’un document temporaire lorsqu’ils veulent entrer au Kosovo.
Dans ce cadre, la KFOR s’est déclarée « prête à intervenir » si la stabilité du Kosovo est menacée, en accord avec la résolution 1244 de l’ONU. En attendant, les forces de l’OTAN se montrent « visibles et mobiles » tandis que le commandant de la KFOR entretient des contacts avec toutes les parties.
Il est donc à espérer qu’un nouveau conflit ne débute pas dans une Europe qui n’en a définitivement pas besoin. Cela étant, l’on voit bien à quel point les discours des « dividendes de la paix » et autre « fin de l’Histoire » étaient naïfs et déconnectés de la réalité. Malheureusement.
Sources :
https://www.vtg.admin.ch/fr/swisscoy-kfor-3
https://www.24heures.ch/les-troupes-serbes-en-alerte-a-la-frontiere-avec-le-kosovo-439155298805
https://www.letemps.ch/monde/guerre-ukraine-vatelle-raviver-tensions-balkans
https://twitter.com/NATO_KFOR/status/1553852357972316160/photo/1
https://www.rts.ch/info/suisse/11405890-la-swisscoy-sera-engagee-au-kosovo-jusquen-2023.html
