Le Conseil fédéral lance des discussions avec l’UE au sujet d’un Partenariat de sécurité et de défense

Membre du Bat Sap Chars 1 suisse et du 13ème régiment du génie français présentant leur équipement respectif, Hinterrhein, mai 2025, @Celle comm du Bat Sap Chars 1

Le 25 juin dernier, le gouvernement annonçait par communiqué de presse sa volonté de renforcer quelque peu sa collaboration avec les nations de l’Union européenne. Il a pour cela lancé des discussions exploratoires.

L’objectif principal est de trouver des partenaires afin de réaliser des acquisitions communes. En effet, celles-ci ont plusieurs avantages, comme nous l’évoquions dans notre article consacré à la nouvelle stratégie en matière de politique d’armement.

En premier lieu, et fort logiquement, acquérir des équipements à plusieurs nations permet de grossir les commandes, et donc faire baisser le prix à l’unité. En outre, le contrat devient plus intéressant aux yeux des industriels, et il est donc plus susceptible de d’être mis sur le haut de la pile. C’est ainsi qu’a par exemple précédé l’Autriche, en mutualisant son acquisition d’avions de transport Embraer KC-390 avec les Pays-Bas et la Suède.

Mais il ne s’agit pas du seul avantage. Ce faisant, la Suisse pourrait bénéficier de financements européens disponibles au travers de règlements, fonds ou mécanismes internationaux comme ceux institués au travers du programme industriel de défense européenne (EDIP) ou le plan ReARM Europe/Readiness 2030. Pour encourager les États tiers tels que l’Autriche, la Suisse ou encore le Royaume-Uni à, entre autres, travailler avec les nations européennes dans le cadre de leurs acquisitions d’armement, l’UE a mis en place le Partenariat de sécurité et de défense (Security and Defence Partnership, SDP). Intéressé par une participation à cet organisme, le Conseil fédéral a mandaté le Département fédéral des affaires étrangères et le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports de mener des discussions exploratoires avec les représentants de l’UE.

Ce n’est donc rien de dire que la nouvelle politique d’armement publiée le 20 juin dernier aura mis peu de temps à prendre une tournure concrète. Pour rappel, l’un des piliers de cette nouvelle stratégie est justement de se rapprocher des nations européennes en ce qui concerne nos acquisitions militaires. Le Conseil fédéral estime, à juste titre, que notre base industrielle de défense est trop petite et étriquée pour envisager produire nos systèmes de manière indépendante, tandis que nos commandes sont trop petites pour être attractives auprès des fabricants dans un contexte de réarmement généralisé.

Dans ce cadre, il faudra s’attendre, ces prochaines années, à voir la Suisse acquérir des systèmes en collaboration avec nos voisins, de manière à rééquiper nos troupes dans des délais et des budgets raisonnables.

Sources :

Communiqué de presse du Secrétariat d’État à la Sécurité du 25.06.2025 : https://www.vbs.admin.ch/fr/newnsb/sHxHxYhqwno7

« La Suède se joint aux Pays-Bas et à l’Autriche pour acheter quatre avions de transport C-390 à Embraer », OPEX360, le 02.04.2025 : https://www.opex360.com/2025/04/02/la-suede-se-joint-aux-pays-bas-et-a-lautriche-pour-acheter-quatre-avions-de-transport-c-390-a-embraer/

Communiqué de presse du Conseil fédéral du 20.06.2025 : https://www.vbs.admin.ch/fr/newnsb/yaX-0FA8gRpp

Stratégie en matière de politique d’armement du Conseil fédéral », 20.06.2025 : https://cms.news.admin.ch/fileservice/sdweb-docs-prod-nsbcch-files/files/2025/06/19/f7f89816-2837-4028-acfe-7d86bde833dc.pdf