L’armée suisse multiplie les exercices internationaux

Chars Leclerc du 501ème Régiment de chars de combat à Schwanden, @bataillon de sapeurs de chars 1

Depuis le début de l’année, les troupes helvètes auront travaillé avec leurs homologues étrangers comme jamais jusqu’ici. En effet, deux chars Leopard 2 accompagnés d’une vingtaine de militaire se sont rendus à Grafenwöhr en Allemagne pour participer à l’International Tank Challenge en février dernier. Ces dernières semaines, c’est l’exercice TRIAS 25 qui a fait parler de lui, en bien comme en mal, d’ailleurs. Durant celui-ci, près d’un millier de miliciens de la Brigade mécanisée 11 se sont rendus à Allentsteig en Autriche pour s’entraîner sur cette imposante place d’armes, avec environ 150 militaires autrichiens et presque autant d’allemands.

Hier et aujourd’hui, c’est une centaine de militaires français du 501ème régiment de chars de combat, notamment accompagnés de chars Leclerc ainsi que les troupes du 13ème régiment du génie et leurs véhicules Griffon qui arrivent en Suisse. Ces derniers étaient déjà venus en Suisse, à Épeisses (GE), à la fin du mois de mars. Ce sera l’occasion pour eux de s’entraîner au tir avec le Bataillon de sapeurs de chars 1 à Hinterrhein (GR) et de Wichlen (GL).

Cet entraînement fait partie d’une séquence d’exercices qui se tiendra durant toute l’année. En octobre, le 5ème régiment de dragons français viendra participer aux manœuvres du Bataillon mécanisé 17 à Hinterrhein. En novembre, ce sera au tour du Groupe d’artillerie 1 d’accueillir le 40ème régiment d’artillerie français au Simplon.

Ces différents exercices permettent à la Suisse de comparer son savoir-faire à celui de nos voisins, et de savoir si nos troupes sont à niveau. De plus, cela permet d’acquérir une expérience pratique dont nos hommes ne disposent pas. En effet, les conseils délivrés par les artilleurs français seront précieux pour notre armée. Rappelons que les pièces d’artillerie CAESAR sont intensivement utilisées en Ukraine tandis que la Task Force Wagram avait apporté un soutien significatif à la lutte contre Daech en Irak entre 2016 et 2019. De plus, cela permet aussi de voir d’autres manières de travailler, qui, peut-être, pourraient être reprises en Suisse d’ici quelques temps si intérêt il y a.

L’objectif est également de renforcer l’interopérabilité, c’est-à-dire la capacité à travailler ensemble, ce qui soulève tout de même quelques questions, pour une nation neutre et qui n’est pas directement menacée aujourd’hui. L’on pourrait y voir des prémices à un rapprochement avec l’OTAN, déjà bien entamé cela dit au travers du programme de mobilité militaire PESCO et de l’European Sky Shield Initiative (ESSI). De ce point de vue, le nouveau conseiller fédéral semble parti pour continuer sur la voie tracée par Viola Ahmerd. Reste encore à mesurer la portée de tout cela et à, enfin, établir clairement la voie que la Suisse souhaite prendre, chose qui ne semble être claire ni pour nous ni pour nos voisins.

Sources :

https://www.vbs.admin.ch/fr/newnsb/WLEo1ser_DEds8PbkYmix

https://www.news.admin.ch/fr/nsb?id=104675

https://archives.defense.gouv.fr/operations/monde/grand-levant/chammal/breves/chammal-task-force-wagram-8-mandats-s-illustrent-dans-la-lutte-contre-daech.html