Le modèle du service long pourrait être amélioré (2/4)

Bataillon d'intervention d'aide en cas de catastrophe (bat interv acc), @Kata Hi Ber Bat

Épisode 2 : l’intérêt du SL pour l’alimentation de l’armée

Hier, nous avons passé en revue les raisons qui poussent les jeunes à choisir le service long (SL) ou le modèle avec cours de répétition (CR). Aujourd’hui, nous continuons notre parcours dans ce rapport, avec notamment l’incidence de l’affectation sur l’alimentation en effectifs de l’armée.

Ainsi, le rapport met en lumière la corrélation entre l’affectation et l’accomplissement effectif des obligations militaires. Il apparaît en effet que les conscrits préférant le SL et n’étant malgré tout pas autorisé à l’effectuer, pour cause notamment de la limite des 15% de l’effectif total en service long, étaient passablement susceptibles de ne pas effectuer de service militaire du tout. D’après l’étude réalisée, près de la moitié des déçus optent finalement pour le service civil. En outre, pour environ la moitié des conscrits, un autre critère d’attribution, généralement la fonction ou le moment du début de l’ER, est plus important que le modèle de service.

Malgré tout, il apparaît que la satisfaction à l’égard du modèle choisi est beaucoup plus élevée parmi ceux qui opèrent en service long. En effet, les militaires seraient 71% à choisir clairement ce modèle si le choix leur était à nouveau proposé par la suite, à ajouter aux 19% qui le choisiraient « plutôt », soit 90% au total. Pour le modèle avec cours de répétition, ces taux tombent à 32% et 21% respectivement, donc péniblement la moitié des soldats. Cela est notamment dû à la meilleure conciliation que cela permet avec la vie privée et professionnelle que le modèle avec cours de répétition. De plus, les militaires indiquent qu’ils apprécient la meilleure formation que leur donne le service long, ainsi que la possibilité de mettre celle-ci directement en application durant la phase de l’Instruction en formation 2 (IFO 2), c’est-à-dire la période entre la fin de l’école de recrue (ER) et la libération du service. Le Contrôle Fédérale des Finances (CDF) considère donc, chiffres à l’appui, que « le modèle du service long contribue potentiellement à ce que des personnes supplémentaires servent dans les forces armées, alors qu’elles tenteraient autrement d’éviter le service militaire. »

Dans ce cadre, cet organe et le Groupement défense considèrent que certaines améliorations, non précisées dans le rapport, doivent manifestement être apportées au modèle avec CR, et que la limite de 15% de militaires en service long pourrait être réhaussée « à condition que l’armée en ait besoin et que ce soit politiquement souhaitable. » Si cette idée permettait peut-être d’augmenter le taux de « participants » au service militaire, il pourrait également poser quelque peu problème à l’armée, puisqu’un certain nombre de soldats ne serait plus disponible pendant 10 ans, mais seulement 300 jours d’un bloc, 280 à partir de 2023. À noter que, même si l’armée ne dispose officiellement plus de réserve, les militaires en service long restent disponibles durant 4 ans, moyennant une remise à niveau en cas de convocation. Dans les faits, ce sont donc environ 14 400 (3600 conscrits par année fois 4 ans de « réserve ») anciens militaires en service long qui sont potentiellement mobilisables. La pandémie a d’ailleurs montré que cela était tout à fait faisable.

Sources :

https://www.efk.admin.ch/images/stories/efk_dokumente/publikationen/_sicherheit_und_umwelt/verteidigung_und_armee/18541/18541BE-Endgueltige-Fassung-V04.pdf

https://www.24heures.ch/le-controle-federal-des-finances-est-pour-un-service-long-plus-flexible-814098066725