La nouvelle date du début du mois, mais elle n’en est pas moins réjouissante : l’Armée de l’Air et de l’Espace (AAE) française volera désormais sur Pilatus PC-7 MX X. Déjà sélectionné par les forces aériennes néerlandaise en octobre dernier, la nouvelle version de l’avion de formation de base n’a donc pas tardé à séduire différents utilisateurs.
Ce seront donc 22 de ces aéronefs qui permettront aux élèves pilotes de l’hexagone de se former à leur difficile métier, et ce dès 2027. Ils seront mis en œuvre par l’entreprise Babcock France, qui a remporté un appel d’offres visant à fournir des prestations de formation initiale à l’AAE durant 17 ans.
Ces avions s’ajouteront aux 26 Pilatus PC-21 acquis dès 2018 et opérant depuis la base aérienne de Cognac-Châteaubernard. La formation de base des pilotes français reposera donc exclusivement sur les avions de la firme suisse, prouvant ici la justesse des choix effectués il y a maintenant plus de 20 ans de cela par les Forces aériennes suisse en matière d’instruction au vol. Économique et performante, ce cursus permet aux armées de l’air de disposer de pilotes correctement entraînés pour des coûts réduits, donnée importante à l’heure où chaque centime compte au sein des forces armées européennes, confrontées à un important et urgent besoin de rattrapage, que certains gouvernements auront par ailleurs de la peine à financer sans effectuer de douloureuses coupes dans d’autres parties de leurs budgets.
Toute réjouissante qu’elle soit, cette nouvelle ne doit pas faire oublier que l’industrie suisse de l’armement traverse une passe difficile, et paradoxale. Alors que les annonces de réarmements massifs se multiplient, les entreprises helvètes actives dans le secteur de la défense risquent fort de ne pas pouvoir en profiter si le Parlement n’adoucit pas rapidement la loi suisse sur les exportations de matériel de guerre. Entre une vision jusqu’au-boutiste de la neutralité par une partie de l’UDC et un antimilitarisme qu’une partie de la gauche ne semble pas vouloir remettre en question, il sera peut-être compliqué de trouver une solution permettant à notre industrie de défense de subsister.
Sources :
