La durée du service dans la PCi sera prolongée

Incorporés de la PCi, @DDPS

Nous n’avions pas eu le temps d’en parler ce printemps, ou alors que très partiellement, mais le Parlement avait adopté une révision de la loi sur la protection de la population et sur la protection civile (LPPCi). Une partie de ces mesures vise à obliger des personnes astreintes au service civil à être ponctuellement affectées à la protection civile, notamment dans le cas où celle-ci serait en sous-effectif. Ces nouvelles législations entreront en vigueur au 1er janvier 2027.

Mais d’autres décisions prendront effet plus rapidement. Afin de pallier les problèmes d’alimentation en ressources humaines de la PCi, la limite d’âge pour accomplir son service a été repoussée à 40 ans, contre 36 aujourd’hui. Ironie du sort, une décision totalement inverse avait été prise en… 2021, juste avant le déclenchement du conflit en Ukraine. Tous les cantons ne l’appliquaient cependant pas encore, le Parlement leur ayant alors laissé un délai de 5 ans pour se mettre en conformité. Or le délai court jusqu’au 31 décembre de cette année.

Si toute mesure est bonne à prendre, ces ordres et contre-ordres font preuve d’une vision à court terme et d’un manque d’anticipation et de vision quant aux conséquences des décisions qui sont prises à Berne.

D’autres menues modifications entreront également en vigueur dans un mois et demi. Elles concernent notamment l’instruction, le service de perfectionnement et la recherche qui seront désormais tous régis par la Confédération. De même, l’organisation du Service sanitaire coordonné sera gérée par Berne. S’agit-il d’un premier pas vers une plus grande centralisation de la PCi ?

Dans tous les cas, force est de constater que le Conseil fédéral prend depuis le début de l’année des mesures relativement fortes pour assurer les effectifs de la PCi. Ou en tout cas plus fortes que celles qu’il prend à l’égard de l’armée. Peut-être, d’une part parce que cet organe suscite bien moins de passion et d’intérêt que l’armée. Et d’autre part parce que la pénurie est d’ores et déjà là. En effet, la PCi ne peut compter que sur 57 000 membres en début d’année alors qu’il en faudrait 70 000 pour assurer le cahier des charges.

En ce qui concerne l’armée, la pénurie n’est « que » anticipée, mais pas encore un état de fait. Ses effectifs comptaient 146 718 incorporés au 1er mars 2025. Mais la libération de deux classes d’âge en 2028 et 2029 et le départ de près de 11 000 personnes pour des raisons médicales ou vers le service civil, entre autres raisons, devraient amener leur nombre à 125 000 d’ici 2029, soit un niveau largement en deçà du besoin. Devant ces perspectives, les sociétés d’officiers ont déjà évoqué à plusieurs reprises la hausse de l’âge de servir dans l’armée pour garantir les effectifs, mais cette proposition n’a guère trouvé d’écho politique.

Que ce soit au sein de la Protection civile ou de l’armée, cela reviendrait à augmenter la charge de ceux qui s’impliquent déjà, et donc à rebuter plus encore les candidats potentiels.

Quoi qu’il en soit, entre l’initiative « service citoyen », les référendums promis sur les questions liées au service civil et la journée d’information obligatoire pour les femmes, les problématiques d’alimentation en effectifs de nos organisations de sécurité, et les solutions pour y pallier, feront grandement parler d’elles ces prochains mois !

Sources :

Communiqué de presse du DDPS, 12.11.2025 : https://www.vbs.admin.ch/fr/newnsb/9azGe7HB54Wg7vPbYktEK

Communiqué de presse du DDPS, 13.11.2025 : https://www.vbs.admin.ch/fr/newnsb/xuwUeOIz_xaTbi1NC9840