
Au tout début d’année, nous parlions du rapport « Mise en œuvre des recommandations du rapport du 9 novembre 2020 sur le développement de la promotion militaire de la paix ». Celui-ci avait fait quelque peu parler de lui dans les médias, car l’une de ses recommandations était d’acheter une flotte restreinte d’hélicoptères lourds.
Rappelons qu’aujourd’hui, l’armée dispose de 24 hélicoptères de transport moyen cougar/super puma qui devront être remplacés d’ici la fin de la décennie. Jusqu’alors, les Forces aériennes envisageaient de remplacer une partie de ceux-ci par 6 unités de transport lourd, pour 600 millions de francs. Le DDPS jugeait qu’il faudrait 6 à 7 ans entre l’approbation du programme et la disponibilité opérationnelle de la flotte. Pour se faire une idée des implications de l’achat de ces voilures tournantes, le DDPS avait demandé des informations à Boeing et Sikorsky (Lockheed Martin), constructeur du CH-47 Chinook et du CH-53 Stallion respectivement.
Nous le disions, le coût de possession d’une telle micro-flotte serait sans doute important, et il semble que le DDPS soit arrivé à la même conclusion. En effet, dans un article de la « SonntagsZeitung », le département confirme que le projet est actuellement suspendu, mais seulement provisoirement.
Les besoins en renouvellement de matériel sont en effet criants et le département de la Défense n’a semble-t-il pas voulu s’engager dans un nouveau projet coûteux alors que des capacités existantes exigent déjà de gros investissements. De plus, les ressources techniques d’Armasuisse et des Forces aériennes doivent déjà être passablement sollicitées par Air2030. Ainsi, il n’est pas sûr que le personnel soit disponible pour s’engager dans un programme d’acquisition d’hélicoptères lourds.
Néanmoins, ce projet reviendra peut-être plus tard sur le haut de la pile. De tels appareils disposent en effet de performances leur permettant d’évoluer en haute altitude, ce qui est utile dans notre pays montagneux. De plus, ils permettraient à la Suisse de s’impliquer de manière plus soutenue dans les opérations de maintien de la paix à l’étranger.
Le DDPS a donc pour l’instant choisi de se priver d’une capacité, certes, mais probablement pour mieux préserver celles dont il dispose déjà. De manière un peu contre-intuitive, l’augmentation progressive du budget de l’armée constitue un défi important à relever, en cela qu’il s’agit de gérer correctement les projets rendus possibles grâce à cette nouvelle manne. Or, le « Rapport sur les projets 2021 » montre que le département a déjà passablement de difficultés à faire face à ses présentes obligations en matière d’équipement.
Il ne nous reste donc plus qu’à attendre les annonces du département et vous en faire un compte-rendu !
Sources :
https://www.newsd.admin.ch/newsd/message/attachments/69652.pdf