
On arrive gentiment au bout de notre série. « Pas trop tôt dirons certains ! » Certes. Quoi qu’il en soit, nous nous intéresserons aujourd’hui à la deuxième partie des projets liés à l’informatique, aux télécommunications et à la cyberdéfense. Il y en a 3 : RDS+ – Réseau de données sécurisé plus, WEP 2030 – Maintien de la valeur du réseau radio de sécurité Polycom et Commandement Cyber.
Le premier concerne donc le réseau de données sécurisé plus (RDS+), qui constitue la base du système national d’échange de données sécurisé (SEDS). « Le RDS+ est censé supporter tous les systèmes télématiques importants de la protection de la population. Cela signifie qu’à l’avenir, il doit devenir le système central de communication de la protection de la population et de la gestion de crises à l’échelle nationale. Il s’appuie sur le réseau de conduite suisse. » Il raccorde ainsi tant les moyens cantonaux que fédéraux. Débuté en 2021, ce projet devrait se terminer avec une année de retard, soit 2028. Comme pour les systèmes radios, des délais supplémentaires dans la livraison du matériel explique ce report. En revanche, il ne devrait pas y avoir de dépassement de budget.
Le deuxième projet concerne le réseau radio de sécurité des autorités et organisations chargées du sauvetage et de la sécurité, appelé POLYCOM. En service depuis plus de 10 ans, et devant le rester jusqu’à 2030 au moins, des travaux sont nécessaires pour assurer son bon fonctionnement d’ici-là. Ce système comprend en effet 782 stations qui doivent aujourd’hui fonctionner tant avec les anciennes que les nouvelles technologies. Ce projet a pris 3 ans de retard (fin en 2030 au lieu de 2027), du fait d’un prestataire ne remplissant pas ses obligations contractuelles. De nouveaux ont donc du être engagés, ce qui a logiquement entraînés des ralentissements dans la réalisation. Certains cantons ont d’ores et déjà entièrement opéré la transition avec les nouveaux systèmes, comme Zürich, tandis que d’autres doivent encore effectuer passablement de travaux. Comme pour le projet précédent, les coûts semblent malgré tout maîtrisé. Les dépenses fédérales pour ce réseau s’élèveront à 500 millions pour la période 2016 à 2030. Les cantons auront quant à eux investi 150 à 200 millions de francs pour moderniser l’infrastructure.
Enfin, le dernier projet concerne la mise en place du Commandement cyber. En effet, les tâches liées à la sécurité dans le cyberespace et la sphère électromagnétique ne font que prendre de l’ampleur et le Conseil fédéral a donc décidé de créer un office fédéral, en reprenant le personnel de l’ancienne Base d’aide au commandement. Son objectif, outre la cybersécurité, est d’aider l’armée à se digitaliser mais aussi d’intervenir, le cas échéant, auprès des autorités civiles. Même si, une fois n’est pas coutume, le personnel manque, il s’agit globalement d’une réorganisation administrative. Celle-ci touchera toutefois l’armée dans son ensemble et, espérons-le, lui permettra enfin d’éviter les déboires que nous lui connaissons dans le domaine informatique. Soyons optimiste de temps à autre. Quoi qu’il en soit, cette réorganisation se déroule manifestement bien, puisque le projet ne dépassera pas son modeste budget de 2 millions de francs, et sera clôturé cette année, alors qu’il ne devait l’être qu’en 2025.
Une bonne nouvelle, de temps à autre, ça fait aussi du bien !
Sources :
https://www.vbs.admin.ch/fr/projets-principaux
https://www.babs.admin.ch/fr/systemes-de-communication-pour-la-conduite-et-lintervention