Des nouvelles du salon Eurosatory

Grande messe de tous les industriels actifs dans le secteur de la défense, le salon Eurosatory se tient biannuellement au nord de Paris. Le dernier ayant eu lieu en 2018, il n’est rien de dire qu’il était attendu, d’autant plus dans le contexte géopolitique actuel.

Si d’importantes annonces ont été faites, comme la présentation du char KF51 de Rheinmetall, nous allons nous concentrer sur celles concernant les industriels suisses.

Dans ce cadre, General Dynamics European Land Systems (GDELS) et notamment sa filiale MOWAG a présenté un véhicule tactique léger appelé Merlin. L’entreprise de Kreuzlingen est devenue une spécialiste pour multiplier les produits basés sur le châssis de son DURO et c’est bien cette recette éprouvée qui est à nouveau à l’œuvre ici. Aérotransportable, ce véhicule 4X4 peut se décliner en différentes versions (transport de personnes, ambulance, logistique et missions de combat). Bien entendu, le constructeur met en avant la mutualisation que cette plateforme permet avec les véhicules Eagle, tant en termes de logistique que de formation.

Une deuxième nouveauté a été présentée. Il s’agit d’un DURO… en version électrique ! Il existe également en version diésel ou hybride. En coopération avec MAGNA – Engineering Center Steyr et Phi-Power, MOWAG a entrepris d’électrifier ce qu’il décrit comme le « cheval de bataille » de l’armée suisse. Construit sous la norme Architecture générique de véhicule (NGVA) permettant une totale interopérabilité avec les matériels de l’OTAN, ce E-Duro a pour avantage de coûter peu cher à l’exploitation, tant du point de vue de l’entretien que de l’alimentation énergétique, et d’être relativement discret, tant du point de vue du bruit que de la signature thermique. Si l’électrification du parc de véhicules a effectivement des avantages de coût pour les armées, d’autant plus si les toits des casernes sont équipés de panneaux photovoltaïques, la recharge reste un problème. MOWAG parle de « production d’énergie embarquée » sans spécifier si celle-ci est dédiée à l’alimentation de système externe, ou de la batterie. Ainsi, l’électrification du parc semble aujourd’hui sensée pour les véhicules civils de l’armée. En revanche, les véhicules tactiques posent des problèmes logistiques qu’il ne semble aujourd’hui pas possible de résoudre, notamment pour des questions d’infrastructure et de délai de recharge des véhicules. Malgré tout, on voit bien l’avantage que revêt pour les militaires le fait de produire le « carburant » des véhicules direction dans chaque caserne et à faible coût.

Enfin, MOWAG a également profité de ce salon pour montrer au public un Piranha équipé du mortier 12cm 16 « Cobra » de RUAG ainsi que son Eagle SOF.

Enfin, Rheinmetall présente quant à lui un véhicule blindé à roues Boxer 8×8 configuré pour un rôle de défense aérienne, équipé de la tourelle Sykranger 30 (Oerlikon) et d’un lanceur de missiles sol-air intégré. Si ce système n’est pas nouveau, les solutions permettant de traiter la menace importante que constituent les drones légers susciteront un intérêt certain.