Mowag sélectionnée par la Bundeswehr ?

Piranha StratCom, @Hartpunkt/Waldemar Geiger (https://www.hartpunkt.de/tawan-projekt-wird-mit-hochdruck-weitergefuehrt/)

Depuis l’automne dernier, la Bundeswehr mène une campagne d’essai pour déterminer qui succèdera à son blindé de reconnaissance Fuchs. Trois industriels ont participé à la compétition : Rheinmetall et son Fuchs Evolution, KNDS Deutschland avec une licence du Patria CAVS et General Dynamics European Land System (GDELS, anciennement MOWAG) avec une version 6X6 de son Piranha IV, commandé par la Suisse comme véhicule du génie et plateforme pour le Mortier 16. Exactement au même moment, une autre compétition débutait pour choisir un véhicule pour le système de radiocommunication à faisceaux hertziens (projet TaWAN) et c’est ici le Piranha V 8X8 qui a été proposé.

Pour ce qui est du véhicule de reconnaissance, appelé Korsak, l’appel d’offres du ministère de la défense a indiqué que la cible de production pourrait monter jusqu’à 252 véhicules, avec un premier lot de 92 pièces, destinés à valider le choix des spécialistes. Le vainqueur devra disposer d’une capacité amphibie, d’un canon de 25 mm (qui ne serait d’ailleurs pas inutile sur certains de nos véhicules par ailleurs, nous qui n’avons rien entre la 12.7 et le canon de 30 mm du CV-90) monté sur une tourelle dont le développement connaît quelques difficultés ainsi que tous les capteurs nécessaires à un véhicule de reconnaissance (systèmes optiques et optroniques, capteurs acoustiques et électroniques, systèmes radio).

En ce qui concerne le TaWAN, les spécifications de la Bundeswehr laissent à penser que seuls des produits disponibles sur le marché peuvent être proposés et c’est dans ce cadre que le Piranha IV de GDELS, équipé d’un mât de SMAG et d’une technique radio de Thales Suisse entre en ligne de compte. Cette plateforme, nouvellement présentée par l’industriel de Kreuzlingen, avait déjà fait parler dans ces colonnes avec sa possible sélection pour le nouveau système d’artillerie suisse, basé sur le RCH 155 allemand.

Et selon le site allemand Hartpunkt, ce seraient les deux véhicules suisses qui tiendraient la corde ! En effet, les délais imposés pour le programme TaWAN ne laissent guère de place à la concurrence tandis que la configuration originale du Pirahna, avec son moteur placé à l’avant droit du véhicule, aurait été jugée plus intéressante.

Quoi qu’il en soit, l’office des acquisitions n’a rien confirmé et le choix définitif n’est pas encore fait : les industriels allemands pourraient encore faire recours tandis que le Parlement doit valider la décision de la Bundeswehr. Dans ce cadre, diverses considérations pourraient entrer en compte. La première est bien évidemment celle des intérêts des industriels allemands, tous deux écartés du programme Korsak au profit d’un industriel suisse. Deuxièmement, les entreprises helvétiques de l’armement ne sont plus guère en odeur de sainteté en Allemagne du fait du refus de Berne de laisser partir en Ukraine quelques milliers de munitions de 35 mm achetées il y a plusieurs décennies par Berlin. La Suisse ne serait plus guère considérée comme un partenaire industriel fiable, ce qui est bien compréhensible.

L’affaire sera donc à suivre, de même que celle des systèmes Skyranger, dont le succès ne semble pas se démentir. À partir de là, deux hypothèses peuvent émerger : soit les produits suisses intéressants seront produits ailleurs, soit par délocalisation des lignes de production, soit en produisant sous licence, soit la demande industrielle est telle, du fait du réarmement européen, que les gouvernements étrangers doivent avaler quelques couleuvres s’ils veulent être livrés rapidement.

Sources :

https://www.hartpunkt.de/spaehfahrzeug-next-generation-korsak-soll-auf-basis-von-piranha-6×6-realisiert-werden/

https://www.hartpunkt.de/tawan-projekt-wird-mit-hochdruck-weitergefuehrt/

https://www.letemps.ch/suisse/l-allemagne-dit-renoncer-aux-fabricants-d-armes-suisses