Un nouveau succès pour Pilatus !

PC-7 MK II actuels de la Koninklijke Luchtmacht, © Ministerie van Defensie

Comme nous le disions hier (décidément, quelle activité en dent de scie nous déployons !), il arrive que des nations ayant déclaré de manière fracassante qu’elles n’achèteraient plus d’équipement militaire suisse, c’est promis, juré, craché, se dédisent assez rapidement. C’était le cas de l’Allemagne dans notre dernier article, et c’est le cas des Pays-Bas aujourd’hui (enfin hier, mais voilà, on fait ce qu’on peut). Voyons plutôt.

Hier, donc, le département de la défense néerlandais annonçait en effet la commande de huit Pilatus PC-7 MKX ainsi que deux simulateurs de vol, devenant de ce fait le premier client pour cette version modernisée du formateur bien connu. Cela permettra à la Koninklijke Luchtmacht, la force aérienne locale, de continuer à voler sur les appareils helvétiques, celle-ci en utilisant depuis 1988. Mais les 13 PC-7 actuels devant arriver à la fin de leur durée d’utilisation en 2027, Amsterdam a décidé de redonner sa confiance à l’avionneur de Stans.

Ces nouveaux aéronefs permettront à l’armée de l’air batave de poursuivre la formation élémentaire des pilotes sur les bases actuelles. Si le nombre d’aéronefs commandés est inférieur à celui en service, c’est parce que la formation au pilotage fera d’avantage appel au simulateur, et moins à la pratique en vol. Ainsi, malgré un nombre d’appareils d’entraînement plus restreinte, la Koninklijke Luchtmacht n’escompte pas diminuer le nombre de ses élèves, au nombre de 60 par an. C’est que la flotte de F-35, qui comptait initialement 37 exemplaires, a été augmentée à 46 exemplaires et devrait même atteindre les 52 à terme. Pas question de ralentir la cadence dans ces conditions !

Quoi qu’il en soit, il faudra encore patienter pour que la commande soit officialisée, le concurrent de Pilatus ayant immédiatement contesté le choix d’Amsterdam au tribunal, comme c’est maintenant fréquemment le cas. Si tout devait se dérouler comme prévu, les premiers appareils devraient être reçus au premier semestre 2027.

Même si les PC-7 peuvent entrer dans la catégorie des biens à double usage, il apparaît donc que les produits militaires suisses conservent un intérêt pour les acheteurs étrangers. Nous sommes d’ailleurs en train d’enquêter auprès des différents industriels et autres canaux officieux pour connaître l’état des commandes ainsi que des commandes susceptibles d’être remportées par des fabricants helvètes. Nous aurons donc prochainement une vue à moyen terme de l’état de l’industrie suisse de la défense, et de la concrétisation, ou non, des déclarations proférées suite aux affaires de non-réexportation du matériel de guerre frappé de la croix blanche.

Sources :

https://www.defensie.nl/actueel/nieuws/2024/10/14/defensie-vervangt-lesvliegtuigen-en-vluchtsimulators

https://www.avianews.ch/post/les-pays-bas-choisissent-le-pilatus-pc-7mkx

https://www.letemps.ch/suisse/ventes-d-armes-suisses-en-baisse-certains-pays-se-detournent-de-nous

https://meta-defense.fr/2024/04/16/pays-bas-exemple-defense-en-europe/